Il n’y a vraiment pas d’impôts à Monaco ?

On dit souvent que Monaco est un endroit où les gens ne paient pas du tout d’impôts, et que la Principauté reste un paradis fiscal protégé au cœur de l’Europe. Cependant, rien de tout cela n’est entièrement exact.

En effet, historiquement, Monaco a été considéré comme un paradis fiscal notoire, mais aujourd’hui, il n’apparaît plus sur les listes noires internationales, et certains impôts s’appliquent sur son territoire.

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Qu’est-ce qu’un paradis fiscal ?

Pour clarifier le concept, il est important de comprendre que le terme « paradis fiscal » ne se réfère pas nécessairement à des pays avec des impôts bas ou nuls. La définition moderne, adoptée par des organisations clés telles que l’OCDE et l’UE, se concentre sur la transparence et l’échange d’informations en matière fiscale.

Un véritable paradis fiscal se caractérise par un secret bancaire très strict, le refus de partager des informations financières avec d’autres pays et l’absence de conventions de double imposition comportant des clauses d’échange d’informations. Par le passé, Monaco correspondait effectivement à ces critères en ne transmettant pas automatiquement les informations fiscales et en maintenant un secret bancaire rigoureux.

Cependant, tout comme le verdict d’un juge condamne ou acquitte un individu, une juridiction ne peut être qualifiée de paradis fiscal que si elle est reconnue comme telle par des organisations supranationales importantes ou par les grandes économies. Par exemple, l’UE ou l’OCDE pourraient qualifier un pays de « non coopératif » et le placer sur une liste noire. Dans le cas de Monaco, d’importantes réformes ont été entreprises au cours des deux dernières décennies pour sortir de ces listes.

Plus particulièrement, la Principauté s’est engagée en faveur de la transparence financière et a conclu des accords bilatéraux et multilatéraux garantissant un échange effectif d’informations fiscales « sur demande ». En 2009, l’OCDE a retiré Monaco de sa liste de paradis fiscaux non coopératifs, et depuis, la Principauté a maintenu des mesures conformes aux normes internationales les plus larges.

Pourquoi Monaco n’est plus considéré comme un paradis fiscal

Les principales organisations internationales telles que l’OCDE et l’UE reconnaissent les progrès de Monaco en matière de transparence fiscale et de conformité aux initiatives d’échange d’informations. L’engagement de la Principauté se manifeste par :

  • Obligations de transparence : Monaco a mis en place des instruments juridiques pour partager des informations avec d’autres pays sur demande.
  • Signature d’accords clés : Elle a conclu des accords d’échange d’informations fiscales et des conventions de double imposition avec divers partenaires.
  • Adhésion au CRS : Monaco participe au Common Reporting Standard de l’OCDE, qui automatise l’échange de données sur les comptes financiers.

De plus, Monaco n’est plus sur la liste noire des paradis fiscaux de l’UE ou de l’OCDE. Il est vrai que certaines ONG ou certains pays prétendent encore que Monaco est un paradis fiscal, principalement en raison de perceptions dépassées du secret bancaire. Cependant, en ce qui concerne les listes officielles des organismes mondiaux les plus réputés, Monaco n’est pas considérée comme une juridiction non coopérative.

En juin 2024, le Groupe d’action financière (GAFI) a inscrit Monaco sur sa « liste grise » en raison de risques potentiels de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Malgré cette surveillance accrue, la Principauté met déjà en œuvre des réformes visant à résoudre entièrement les préoccupations du GAFI d’ici début 2026. Cette classification n’équivaut pas à être qualifiée de « paradis fiscal », et Monaco continue de respecter les normes mondiales en matière de coopération fiscale.

Les impôts qui existent à Monaco

La réputation de Monaco en tant que juridiction fiscalement avantageuse repose sur l’absence de nombreux impôts que l’on trouve dans d’autres pays :

  • Pas d’impôt sur le revenu des personnes physiques : À l’exception des ressortissants français (en raison d’un accord spécial), Monaco ne prélève pas d’impôt sur le revenu des particuliers.
  • Pas d’impôt sur la fortune : Les résidents peuvent détenir des actifs importants sans impôt sur la fortune.
  • Pas d’impôt sur les plus-values : Les particuliers à Monaco ne sont généralement pas imposés sur leurs plus-values.
  • Pas d’impôt foncier : Monaco n’impose pas d’impôt annuel sur l’immobilier.
  • Pas de droits de donation ou de succession pour les proches : Si les bénéficiaires sont des conjoints ou des descendants directs, la Principauté ne taxe pas les successions ou les donations. Toutefois, un impôt sur les successions s’applique si le bénéficiaire ne fait pas partie de ces catégories familiales rapprochées.

Cela dit, Monaco n’est pas entièrement exemptée de fiscalité. Voici un aperçu de ceux qui existent.

Impôt sur les sociétés

Monaco dispose d’un impôt sur les sociétés. Le taux normal est de 25 %, mais la condition essentielle est qu’une entreprise doit générer plus de 25 % de son chiffre d’affaires en dehors de Monaco. Les entreprises qui opèrent strictement au sein de la Principauté et qui ne servent qu’une clientèle locale ne sont généralement pas soumises à cet impôt.

De plus, les nouvelles entreprises bénéficient d’exonérations spécifiques pendant les deux premières années, l’impôt s’appliquant progressivement par la suite.

TVA

Monaco fait partie du système de TVA français. Les entreprises à Monaco doivent collecter et reverser la TVA de la même manière que les entreprises françaises, à des taux alignés sur le régime de TVA de la France. Par conséquent, les résidents de Monaco paient la TVA sur les biens et services comme dans les autres pays européens.

Taxe d’occupation

Bien qu’il n’existe pas d’impôt foncier, Monaco impose une taxe d’occupation ou « droit de bail », fixée à 1 % du loyer total plus les charges de service estimées pour toute la durée de la location. Ce prélèvement est effectué lors de l’enregistrement des contrats de location. Le défaut d’enregistrement en temps voulu peut entraîner des pénalités, il est donc important que tant les locataires que les propriétaires s’en occupent rapidement.

Droits de succession

Monaco ne prélève pas de droits de succession ou de donation entre conjoints et descendants directs. Cependant, si les actifs sont transmis à d’autres membres de la famille ou à des bénéficiaires non apparentés, un impôt correspondant s’applique. Le taux dépend du degré de parenté, étant plus élevé pour les bénéficiaires non liés au défunt.

Bien que l’impôt sur le revenu des personnes physiques soit absent et que les dividendes à Monaco ne soient pas imposés localement, les dividendes reçus de l’étranger pourraient être soumis à une retenue à la source s’il n’existe pas de convention de double imposition (CDI). Par exemple, les dividendes provenant des États-Unis pourraient être imposés à la source, car Monaco et les États-Unis n’ont pas de CDI qui réduise ou élimine la retenue sur les dividendes.

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Comment devenir résident fiscal à Monaco

Devenir résident à Monaco nécessite deux étapes : d’abord, obtenir la résidence administrative, puis, acquérir le statut complet de résident fiscal.

Pour obtenir la résidence administrative (« Carte de Séjour »), les demandeurs doivent généralement prouver qu’ils disposent de moyens financiers suffisants. Une démarche courante consiste à ouvrir un compte bancaire monégasque et à y déposer une somme importante (souvent environ « 500 000 euros »). La banque délivre ensuite une lettre confirmant la solidité financière du demandeur. D’autres moyens pour démontrer une suffisance financière incluent la preuve d’un emploi local, la gestion d’une entreprise à Monaco ou le soutien d’un membre de la famille financièrement stable qui est déjà résident.

De plus, vous devez disposer d’un logement adapté à Monaco (qu’il soit possédé ou loué) et d’un casier judiciaire vierge. Une fois ces conditions remplies, les autorités délivrent une Carte de Séjour sous l’une des trois formes :

  • Permis d’un an : renouvelable jusqu’à un total de 3 ans
  • Permis de 3 ans : renouvelable jusqu’à un total de 9 ans
  • Permis de 10 ans : renouvelable indéfiniment après plusieurs années de résidence continue

Certificat de résidence fiscale

Même après avoir obtenu la Carte de Séjour, il se peut que vous deviez demander séparément un certificat de résidence fiscale pour confirmer que vous êtes reconnu comme résident fiscal à Monaco. Habituellement, les autorités locales exigent une preuve de résidence effective, une déclaration d’intention de résider principalement à Monaco et une documentation démontrant l’absence de liens plus forts avec une autre juridiction.

Avoir des liens économiques et personnels solides — comme des enfants fréquentant les écoles locales ou une implication importante dans le monde des affaires — peut aider à renforcer votre statut de résident fiscal.

Contactez-nous pour obtenir de l’aide

Si vous envisagez de vous installer à Monaco et de bénéficier de ces avantages, n’hésitez pas à nous contacter via le formulaire de contact ou en écrivant à [email protected].

Nous possédons des années d’expertise dans l’assistance aux entrepreneurs, aux personnes fortunées et à d’autres professionnels dans le processus de résidence, garantissant une transition en douceur et des stratégies de planification fiscale adéquates.

Sources

Picture of Andreu Capmajó
Andreu Capmajó

Tax director

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"The definitive guide to living and paying taxes in Monaco"​

  • Explication du système fiscal
  • Comment obtenir la résidence
  • Conseils pour vivre à Monaco

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